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The challenges facing homebrewers

Les enjeux que rencontrent les brasseurs amateurs!

12 janvier 2023

Paule Gosselin est une enseignante de littérature enthousiaste et passionnée par l’art du brassage de la bière. Elle adore apprendre à connaître les ingrédients et la fabrication artisanale de différentes bières et aime partager ses connaissances et son amour des excellents produits brassicoles par l’écriture. Elle est toujours à l’affût des nouvelles tendances dans le monde de la bière.

Je me suis récemment entretenue avec Yan Smith, brasseur à la microbrasserie Le Bien, le Malt à Rimouski. Je l’ai connu il y a plusieurs années, alors qu’il faisait ses premiers pas dans l’univers du brassage amateur. Il est maintenant brasseur professionnel depuis plus de 6 ans et j’ai pensé que son expérience pourrait vous inspirer.

Q : Bonjour Yan! Quel matériel de départ a-t-on envie d’acheter quand on est brasseur amateur, et, vers quoi devrait-on finalement se tourner pour éviter les erreurs de débutant?

Je crois qu’au départ, un équipement de base pas trop coûteux est idéal, car il est important de déterminer si l’on va aimer brasser de la bière, à quelle fréquence, etc. Beaucoup de gens dépensent immédiatement dans des systèmes assez coûteux, pour ensuite revendre leur équipement peu de temps après, car ce n’était pas leur tasse de thé. Si après plusieurs brasses, la motivation et la passion demeurent, alors on peut envisager l’achat d’équipement plus professionnel.
Au départ, on peut se contenter d’un gros chaudron pour faire bouillir le moût, une grosse glacière que l’on peut acheter déjà modifiée ou modifier soi-même pour servir de cuve d’empâtage et enfin d’un tourie en verre ou d’une chaudière en plastique pour la fermentation. Ensuite, si on embarque vraiment dans le trip, on peut se tourner vers des systèmes plus professionnels mais toujours beaucoup plus coûteux.

Q : Quelles sont les compétences techniques véritablement essentielles et préalables pour le tout premier brassage amateur?

Personnellement, je recommanderais à tous ceux qui veulent se lancer dans ce magnifique hobby de lire le livre entier ou, du moins, la majeure partie du livre How To Brew de John Palmer. À mon avis, c’est un must. Il faut aussi beaucoup se documenter sur des forums et/ou pages Facebook de brassage amateur. Sinon, la chose la plus importante à mon avis est d’avoir de bonnes pratiques de nettoyage et d’assainissement de l’équipement. Ça n’a l’air de rien, mais sans cela, on peut rapidement avoir des problèmes de contamination et donc devoir jeter le fruit de nos efforts.

Q : Où s’approvisionne-t-on en matières premières quand on est un brasseur amateur?

Idéalement, on vérifie s’il existe une boutique spécialisée dans le brassage amateur dans notre région de façon à pouvoir s’y rendre pour acheter nos ingrédients et équipement en plus de discuter avec les vendeurs pour échanger sur le sujet et les produits. Sinon, il existe désormais une multitude de sites qui vendent une grande variété de produits en ligne et livrent à domicile. En dernier recours, vous pouvez demander à votre microbrasserie locale pour vous dépanner, mais je suis un peu moins favorable à cette option puisqu’ils gardent habituellement une quantité de malts/houblons/levures assez précise en fonction de leurs besoins.

Q : Où s’inspire-t-on pour nos premières recettes à brasser?

Au départ, le plus simple est évidemment d’exécuter des recettes déjà établies que l’on peut trouver sur internet ou dans des magazines. Il est très important de goûter les différents malts que l’on utilise et de bien sentir les houblons, de même que les levures. Plus on est en contact avec les différents ingrédients et plus on apprend à connaître leurs particularités, plus il est facile de concevoir ses propres recettes par la suite. On se rend vite compte qu’il n’y a pratiquement aucune limite à ce que l’on peut inventer comme recette.

Q : Quels bons conseils d’embouteillage et d’entreposage donnerais-tu à un brasseur amateur?

Pour ce qui est de l’embouteillage, une fois encore, il faut être ultra minutieux quant au nettoyage et l’assainissement des bouteilles, tuyaux, siphons, etc. Le plus grand danger à ce stade est aussi l’oxydation, donc on évite d’y aller trop rapidement et on minimise le contact avec l’oxygène. Il faut aussi connaître la quantité de sucre et de levure (au besoin) à ajouter pour la refermentation/carbonatation en bouteille. La patience est également un élément important pour obtenir le meilleur résultat final possible, car il faut souvent deux semaines ou plus pour terminer la fermentation. Les bouteilles doivent être à température ambiante pour cette étape. Si vous avez la possibilité d’avoir des fûts au lieu de bouteilles, cela simplifie beaucoup le travail et les risques d’oxydation, ainsi qu’un temps d’attente beaucoup plus court avant que le produit ne soit prêt.

Q : N’hésite pas à mentionner tous bons conseils que tu aurais aimé avoir lors de tes débuts en brassage maison.

Au final, je conseille d’être toujours plus sévère sur les procédures de nettoyage et d’assainissement, de ne pas utiliser l’eau du robinet pour le brassage, sinon, la traiter en conséquence. Favorisez l’eau osmosée/distillée/déminéralisée. Soyez capable de mesurer le PH à différentes étapes du brassage. Lisez le livre How To Brew de John Palmer.

Bon brassage amateur à tous et à toutes!